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«Les cheveux, un symbole sacré de force et de séduction
Les cheveux, un symbole sacré de force et de séduction
La chevelure occupe une place centrale dans la culture africaine à travers les âges, comme en témoignent les masques et les peintures rupestres du Sahara datant de 5000 ans avant notre ère.
Elle est à la fois symbole de force procréatrice, d’esthétique et de fertilité chez la femme.
Chez l’homme la coiffure est signe de sagesse et de virilité. Dans l’Afrique d’autrefois, le style de coiffure avait pour but de véhiculer un message.
Son élaboration était confiée à de véritables artistes de l’éphémère et le degré de sophistication qui résultait de leur ouvrage indiquait le rang social, le statut auquel appartient celui qui le porte.
Cheveux profanes, cheveux sacrés.
Têtes rondes
Tout en étant signe de vitalité et de séduction, les cheveux n’inspirent pas moins la force spirituelle.
Ainsi, étant la partie la plus élevée du corps humain, la chevelure avait pour but d’envoyer un message au divin et de servir de porte d’entrée des esprits dans l’âme.
Chez les Yoroubas et autres peuples le long de la côte ouest atlantique, les cheveux sont avec les ongles les seules reliques que l’on conserve d’un défunt. Les veuves portent les cheveux défaits pendant toute la durée des funérailles.
Illustration : Têtes rondes (Tassili N'Ajjer)
A la fin de cette période, en offrande suprême et en signe de rupture de l’alliance qui l’unissait au défunt, les cheveux de la veuve sont rasés.
Par ailleurs, dans la culture africaine, l’instant d’une coiffure de la fille par la mère, la tante, la sœur ou la grand-mère est un véritable moment de communion et de transmission des secrets de la féminité et de la maternité...»
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«Les cheveux lisses : histoire d’une dictature
Les cheveux lisses : histoire d’une dictature
Une petite fille noire joue à la marelle sur une cours de récré.
Quelques petits camarades s’approchent subrepticement et, sans même demander sa permission, se mettent à lui tâter les cheveux comme s’il s’agissait d’une curiosité exotique.
Au cours de ces dernières décennies, les cheveux crépus ont subi un véritable défi de part et d’autre.
Les lobbies de l’industrie cosmétique et autres partisans de l’uniformisation ont fait du frisotis un mal à éradiquer à tout prix.
Il en résulte un tissu de stéréotypes et de préjugés de tout genre. Il arrive même que des amis (qui ne sont pourtant pas plus bêtes que d’autres) assouvissent les pulsions qui les démangent en plongeant leurs mains dans votre tête en répétant : « on dirait de la laine de mouton »
Ainsi confronté à la difficulté de rester soi et de vivre le dos contre le mur, livrant bataille à toute sorte de critique et de dérision, nombreux sont celles et ceux qui font le choix de fondre, de se conformer aux normes fixées par une société allergique à la différence.
Désormais, pour s’estimer beau ou belle, il faut être passé par le lissage thermique ou chimique. Changer de caractéristiques physiques est devenu la rançon de l’ascension sociale car s’il faut en croire des témoignages, pour certains employeurs, les cheveux crépus ne feraient pas assez propres ou du moins, pas assez professionnels.
Naomi Campbell alopécie
Lorsque par un effort surhumain, certaines femmes tentent de garder leurs cheveux naturels, les médias sont là pour les rappeler à l’ordre, pour leur matraquer la vera icona moderne, la beauté canonique, la madone aux cheveux lisses et soyeux.
Et tant pis pour celles qui ne s’y reconnaissent pas.
Ce qu’il conviendrait d’appeler ici le « complexe des cheveux crépus » a amené un grand nombre de personnes à s’interdire de se regarder et de s’accepter comme elles sont véritablement.
Shakespeare pensait que la vie est un vaste théâtre où chacun joue son rôle puis s'en va. Or, quand on y regarde de près, la vie de ces personnes ressemble plutôt un vaste carnaval où chacun essaie de jouer le rôle de l’autre puis s’obstine...»
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«Une histoire de cheveux : germes de l’aliénation
Une histoire de cheveux : germes de l’aliénation
Le commerce triangulaire a lourdement contribué à la perte de l’identité de l’Homme noir. Ainsi, le long de ces quatre siècles de captivité et de servitude, à force de s’entendre répéter que la « malédiction de Cham » le poursuivait, lui et tous les aïeux dont il était la progéniture, le Noir a fini par intérioriser cette vérité biblique, la vérité tout court. Sa vérité.
En route pour les Nouveaux Mondes, les captifs se faisaient tondre le crâne sur la grève avant l’embarquement. Cet acte déshumanisant dont le but était de rompre tout lien entre le captif et sa terre maternelle pousserait plus d’un au suicide. On peut dire qu’en réalité, son identité, le Noir l’a perdu en même temps que sa liberté ; le temps et l’environnement feront le reste.
Ainsi déraciné et transplanté, pour continuer à exister, l’Homme noir moderne a dû s’adapter, s’intégrer, dans un souci de fondre dans la masse et de se faire une place au soleil, quelque soi le prix à payer.
Madame Walker défrisage
Et qu’importe si la rançon du bonheur c’est le déni de soi ! Les mêmes chaînes qui, autrefois servaient à embrigadaient son corps, entraveront désormais son âme, son esprit.
Le carcan, jadis infligé par le maître, deviendra une mode qu’il s’impose dorénavant en fashion-victim consentant pour être dans le vent.
La nuit, parfois, il rêve tout bas d’une autre vie dans laquelle il aurait les traits autres que ce teint trop brûlé, cette bouche trop lippue, ce nez trop épaté et ces cheveux trop crépus dont la nature l’avait injustement affublés.
Illustration : Madame Walker
Au début du 20e siècle une jeune femme d’affaire africaine-américaine Sarah Breedlove alias Madame Walker (voir photo ci-dessus) a entendu ces suppliques et pris le défi de dompter les cheveux rebelles.
Produit Madame Walker
En 1905, elle a mis au point tout une gamme de produits capillaires pour cheveux crépus (voir ci-dessous) et lance la mode du lisse dans la communauté noire-américaine grâce à ses campagnes de publicités dans les journaux et à des techniques de marketing agressives.
Cette révolution lui vaudra une place de choix dans le Livre Guinness des Records et la propulsera entre autre au rang de première femme africaine-américaine millionnaire.
On raconte même que ces pommades-miracle avaient la vertu de faire pousser les cheveux de plusieurs centimètres en une nuit.
Toutefois, l’histoire ne précise pas si les clients de Madame Walker sont devenus plus beaux, plus intégrés et plus acceptés dans l’Amérique du début du 20e siècle.
Bakerfix
La réputation de Madame Walker s’est répandue comme une traînée de soude – que dis-je – de poudre, au quatre coins du monde, notamment en Europe, grâce à la danseuse au paréo de bananes et aux cheveux plaqués.
Erigée en canon de la beauté noire dans le Paris d’après-guerre,Joséphine Baker lancera même à ses heures perdues, une pommade plaquante pour cheveux défrisés, le Bakerfix (voir ci-contre)...»
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...«Histoire
Plus qu'une simple parure, les cheveux occupent une place centrale dans la culture africaine. Sculptés selon diverses coiffures, ils sont l'expression de moments clés de la vie : ainsi, mariage, décés, naissance s'accompagnent d'une coiffure spécifique.
Au fil des siècles, l'art de la coiffure s'est développé, sophistiqué dans toute l'Afrique tout en restant gorgé de symboles.
La stigmatisation des cheveux crépus et l'uniformisation de la société ont contribué à la perte d'une partie de ce patrimoine.
Depuis quelques décennies, on assiste à une revalorasation du cheveu crépu dans tout sa diversité.
Découvrez le cheveu crépu au fil de l'Histoire...»
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